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Évaluez votre système d’autobus
Facteurs affectant l’efficacité du système d’autobus / Contrôle de la tarification

Contrôle de la tarification
Les tarifs des transports publics sont réglementés dans la plupart des pays en voie de développement et l’application de cette réglementation est souvent plus rigoureuse que pour n’importe quel autre règlement. La réglementation peut spécifier des tarifs réels à faire payer, un prix maximal autorisé, ou un prix pour un service de base que les opérateurs sont autorisés à dépasser, à leur discrétion, pour des services de qualité supérieure. Il est possible d’autoriser différents niveaux de tarif représentant différentes normes de service.

Justifier le contrôle de la tarification
Plusieurs raisons peuvent être avancées pour justifier le contrôle de la tarification des billets d’autobus. L’objectif souvent énoncé est que cela assure des prix abordables. Lorsqu’un opérateur possède le monopole, l’objectif peut être d’empêcher l’abus des pouvoirs du monopole.

S’il y a plusieurs opérateurs sur une ligne, l’objectif peut être d’empêcher les opérateurs les plus forts de former des cartels pour forcer les plus petits opérateurs à sortir du marché en faisant payer des prix bas non viables d’un point de vue économique et ensuite en exploitant leur oligopole. Lorsqu’il y a plusieurs opérateurs, il peut aussi être souhaitable de s’assurer que les prix sont uniformes sur chaque ligne.

Le prix élevé du contrôle de la tarification
Il y a beaucoup de controverses quant à savoir si le contrôle de la tarification est nécessaire pour protéger les passagers contre l’exploitation d’opérateurs sans scrupules ou si cela déforme le marché au désavantage des passagers.

En réalité, le contrôle de la tarification, bien que conçu pour protéger les intérêts des passagers en empêchant les opérateurs de faire payer des prix inabordables, a souvent l’effet contraire. Le contrôle inapproprié de la tarification des billets d’autobus est la cause de bien des problèmes, et il est responsable de la disparition de sociétés d’autobus dans bien des endroits du monde.

Lorsqu’un opérateur cesse son activité après qu’un gouvernement l’ait empêché, avec les meilleures intentions du monde, d’augmenter les tarifs jusqu’à un niveau suffisant pour le maintien des services, les passagers peuvent au final payer plus. Ceci peut se produire lorsqu’un nouveau service exploitant l’économie noire reprend les activités délaissées par l’opérateur officiel. Le résultat en est souvent des prix plus élevés, souvent pour une qualité de service inférieure.

Contrôle de la tarification et subventions
Lorsque les services d’autobus sont subventionnés, si les niveaux de tarification ne sont pas cohérents avec les augmentations des coûts d’exploitation, les besoins en subventions vont augmenter.

S’il n’y a pas de subventions, les opérateurs doivent réduire les dépenses. L’entretien et le remplacement de la flotte commencent à en souffrir presque immédiatement. La disponibilité des véhicules et la fiabilité du service se détériorent, de même que la qualité de service. Ceci crée un manque dans les prestations de services de transport.

Comme cela est souvent le cas dans les pays en voie de développement, lorsque la demande augmente aussi en raison de la croissance de la population et de la migration urbaine, l’écart entre l’offre et la demande se creuse rapidement. Il est généralement comblé par des opérateurs informels entrants sur le marché, imposant des prix suffisants pour couvrir leurs frais, et ceux-ci sont généralement plus chers que ceux que les opérateurs officiels auraient fait payer s’ils en avaient eu l’autorisation. Les passagers n’ont pas beaucoup le choix que de payer leurs billets plus cher.

Les opérateurs illégaux ont tendance à se concentrer sur les artères des lignes les plus rentables. L’opérateur officiel essaye souvent de maintenir les services les moins rentables, faisant des réductions dans les services desservant les lignes rentables car ces dernières sont à présent bien desservies par les concurrents et peuvent supporter une réduction de fréquence. Toutefois, la capacité à subventionner les lignes les moins rentables est progressivement érodée et l’opérateur peut être mené à la faillite, laissant tous les services entre les mains des opérateurs illégaux.

Le contrôle de la tarification et la réponse aux demandes du marché
Un autre effet habituel du contrôle de la tarification est d’obliger les opérateurs à attendre longtemps avant de recevoir l’approbation de l’augmentation de la tarification par une bureaucratie lente. L’effet du décalage entre l’augmentation des frais, tels qu’une augmentation du coût du carburant ou des salaires, et l’implémentation d’une augmentation de la tarification, peut être grave. Lorsque l’inflation est très élevée, ceci peut éventuellement ruiner un opérateur car les revenus seront rarement - s’ils le sont jamais - suffisants pour couvrir complètement tous les frais.

Idéalement, les augmentations de tarification doivent être autorisées à des intervalles réguliers à la même date chaque année et se baser sur une formule qui relie le prix du billet d’autobus à un indice de prix approprié. Il est aussi préférable que les augmentations de la tarification soient relativement fréquentes, et petites, plutôt que rares et importantes.

Des augmentations rares et importantes de la tarification ne sont pas extraordinaires lorsque les gouvernements sont réticents à autoriser ces augmentations. Toutefois, ceci provoque non seulement une réaction antagoniste de la part des passagers chaque fois qu’il y a une augmentation de la tarification, mais aussi une dégradation continue de la performance financière de l’opérateur sur les longues périodes de temps entre les augmentations de la tarification dans des conditions d’inflation.

Il est important que les opérateurs puissent prédire assez précisément comment les plafonds de tarifications changeront de manière à pouvoir planifier leurs budgets en conséquence. Néanmoins l’incertitude souvent inhérente à l’augmentation de la tarification décourage les investissements. Si les opérateurs ne peuvent pas être certains de pouvoir ajuster les tarifs pour compenser les changements dans les frais à sortir, investir dans un autobus devient dangereux et sans attrait pour les investisseurs potentiels.

Lever le contrôle de la tarification
La régulation des tarifs d’autobus peut créer des problèmes graves si elle n’est pas raisonnablement gérée. Il peut exister des obstacles politiques à la dérégulation des tarifs d’autobus dans certains pays. Néanmoins dans la plupart des situations, l’objectif doit être idéalement le retrait éventuel de toutes les restrictions des plafonds des tarifs d’autobus.

Les opérateurs sont conscients que les passagers sont confrontés à une limite de ce qu’ils peuvent payer ou sont prêts à payer, et dans un contexte compétitif ceci les empêchera d’essayer d’imposer des prix déraisonnablement élevés. Ceux qui le feront perdront une part de marché en faveur de ceux qui font payer moins cher.

Laisser aux opérateurs plus de liberté à déterminer leurs tarifs afin de leur offrir l’occasion d’explorer des marchés différents et d’ajuster les tarifs de paire avec les variations en demande. Toutefois, dans une situation de monopole, il doit exister des mesures assurant que les tarifs restent raisonnables, mais il vaut toujours mieux que la tarification soit définie par l’opérateur plutôt que par l’autorité régulatrice.

Contrôle flexible de la tarification
Si les tarifs d’autobus sont régulés, il est important que la réglementation laisse un certain niveau de flexibilité aux opérateurs dans leurs politiques tarifaires. Par exemple, un opérateur peut vouloir faire payer différents prix à différents moments de la journée pour refléter les variations de la demande, offrant des prix plus bas à de nombreux utilisateurs, ou pour introduire une meilleure qualité de service en plus du service de base, à des prix plus élevés.

Si les services de meilleure qualité sont plus chers, il faut instaurer un mécanisme pour s’assurer que ces tarifs ne sont pas appliqués aux services ordinaires et que les opérateurs ne limitent pas le niveau d’exploitation des services ordinaires dans l’espoir d’obliger les passagers à utiliser les services de qualité supérieure. Il est possible de parvenir à ceci en joignant les conditions appropriées aux permis pour les services concernés.

Contrôle approprié de la tarification
Une politique tarifaire appropriée est essentielle pour maintenir des services abordables qui répondent à la demande, tout en fournissant à l’opérateur un retour d’investissement adéquat. Il peut y avoir un certain niveau de contrôle pour s’assurer que les utilisateurs sachent à l’avance les prix des billets et afin d’éviter toute confusion possible si plusieurs opérateurs veulent appliquer des tarifs différents pour le même voyage. Ceci peut être résolu en imposant aux opérateurs de notifier les autorités de leurs gammes de prix et d’observer une période de préavis définie avant de mettre en œuvre le moindre changement.

   

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